L'association Nala 85480 existe maintenant depuis plus de 7 ans et le problème de l'euthanasie des chiens et chats non-voulus a été un " fil rouge" tout au long de notre travail pour la plupart du temps. En fait, c'est comment tout a commencé.
Nala a été créée parce qu'un chien errant (nommé Elmo) a été trouvé et mis dans la fourrière d'un petit village en Vendée. Le maire du village avait demandé au vétérinaire de l'euthanasier parce qu'il ne savait pas quoi faire de ce chien, puisqu’il n'avait pas de contrat avec une association pour prendre en charge des animaux abandonnés. Heureusement, le vétérinaire n'a pas été très motivé d'euthanasier un jeune chien très sociable et joueur qui avait toute sa vie devant lui. Donc sachant que nous aimons les animaux, l'assistante du vétérinaire nous a appelé pour solliciter notre aide. Nous étions prêts à aider et à prendre le chien. Le maire a accepté de donner le chien, mais à une condition: que nous commencions une association.
Cela nous a surpris que la décision de vie ou de mort ait été prise si à la légère, donc nous avons commencé à étudier cette question plus en profondeur. Nous avons contacté les services juridiques des grandes associations/fondations en France pour leur demander s'ils pensaient que l'euthanasie de convenance était légale. Ils ont presque tous répondu que cela était pratique courante et ont admis que l'euthanasie des animaux, peu importe leur âge ou leur état de santé, était autorisée s'il n'y avait pas de place dans les refuges pour les garder plus longtemps.
Nous avons donc creusé dans les textes de lois. Nous avons été agréablement surpris quand nous avons trouvé le texte officiel de la loi qui dit:
« l'Euthanasie ne peut se produire que si l'animal est considéré par un vétérinaire comme non adoptable, dangereux ou trop malade. » Code rural L211-25
Donc, en mai 2011 nous avons commencé une pétition dans laquelle nous avons demandé que la question de l'euthanasie de chats et chiens dans les fourrières et les refuges ne soit pas pris à la légère, et qu'au moins la loi soit respectée et que la décision d'une éventuelle euthanasie soit basée sur l’avis écrit d’un vétérinaire officiel. La pétition a eu plus de 5.000 signatures, et a été envoyée au ministre de l'Agriculture. D'autres lettres, avec le soutien d’autres associations de la Vendée, ont suivies, avec le résultat, à notre agréable surprise, d’une invitation à une réunion à Paris avec le département de recherche pour la protection des animaux du ministère de l'Agriculture. La réunion avait été très agréable et informative et certaines de nos propositions ont été prises en compte. L'un d'eux était la collecte de statistiques, car sans chiffres précis, il est impossible d'évaluer l'ampleur d'un problème.
Nous avions déjà commencé notre propre projet de statistiques en Vendée en 2013. Nous avions demandé à toutes les communes de Vendée de nous envoyer leurs registres des fourrières qui pourraient nous donner une réponse détaillée à la question de ce qui arrive aux chiens et aux chats quand ils entrent et sortent des fourrières: combien ont été retournés à leurs propriétaires, combien ont été donnés à une association ou un refuge et combien ont été euthanasiés. Vous pouvez voir les conclusions et les résultats du projet sur le site.
En particulier, le nombre de chats euthanasiés était et reste très préoccupante
Depuis la réunion à Paris, le ministère a inclus quelques statistiques dans leurs inspections annuelles pendant les vacances, la période où la plupart des animaux sont abandonnés et donc un temps de pointe pour les fourrières et refuges. Comme vous pouvez l'imaginer, les résultats sont alarmants. En 2015, plus de 45% des chats ont été euthanasiés en fourrière et 17% dans les refuges, et pour les chiens, le pourcentage était d'environ 6,5% euthanasiée en fourrière et 11% dans les refuges. Les chiffres pour les îles françaises était encore pire: 87,5% des chats ont été euthanasiés dans les fourrières et 84% dans les refuges, 76,5% des chiens ont été euthanasiés en fourrières et 74% dans les refuges.
L'an dernier (2016) le ministère a de nouveau inclus les statistiques de l’euthanasie de chiens et de chats dans les rapports d'inspection. Nous avons envoyé une lettre au ministère tout récemment pour demander des explications sur leurs chiffres. Nous croyons que différents fourrières et refuges ont été étudiés. Ainsi, les chiffres sont moins alarmants mais encore trop élevés. En France métropolitaine 36% des chats ont été tués dans les fourrières, et 11% dans les refuges, 7,3% des chiens ont été tués en fourrière et 6% dans les refuges. Sur les îles, près de 91% des chats ont été tués en fourrière, et 16% dans les refuges, plus de 66% des chiens ont été tués dans les fourrières et 10% dans les refuges.
Nous sommes heureux d’avoir attiré l'attention du ministère sur cette question. Cependant, nous estimons que la gravité de la question de l'euthanasie de convenance ne soit pas ou peu pris en compte. Le problème est pris trop à la légère, même par les autorités locales. Nous avons constaté par exemple que, dans un rapport d'inspection d'une grande fourrière ici en Vendée, les autorités ont remarqué qu'il n'y avait pas de raison donnée pour un certain nombre de chats qui avaient été euthanasiés: ils ont conclu que c'était une question d'une « non-conformité mineure », comme si donner la mort à un animal est sans conséquence. Nous nous interrogeons sur cette classification et suggérons qu'elle devrait, au contraire, être considéré comme un cas de «non-conformité majeure ». l'Euthanasie n'est pas un acte anodin à prendre à la légère.
Stérilisation obligatoire des chats
La principale cause de l'euthanasie est bien sûr une surpopulation de chiens et de chats en France, et qu'il n'y a tout simplement pas assez de foyers pour tous ces animaux. Surtout pour les chats, nous maintenons que le seul remède à cette surpopulation est la stérilisation des chats, qu’ils soient des chats féraux ou qu’ils aient un propriétaire, comme nous l'avions proposé dans le Plan Chat France écrit en 2015. A noter qu'en Belgique, dans tous les départements, les chats domestiques devront être stérilisés : en région bruxelloise déjà avant le premier janvier 2018, en Wallonie avant le premier janvier 2019 et en Flandre avant le premier janvier 2020. (Plus info: RTBF et HLN)
De nombreuses associations et fondations en France font face au problème de la surpopulation des chats en offrant des budgets aux maires et aux associations pour les aider à faire stériliser les chats féraux. Durant l'été les principales associations organisent des campagnes d'information contre l'abandon, surtout en ce qui concerne les chiens. D'autres associations se concentrent sur le trafic d'animaux de l'Est et les usines à chiots. Les naissances incontrôlées de chatons et de chiots par les propriétaires d'animaux est indéniablement une cause majeure du problème. Une nouvelle loi, des règles plus strictes, applicables aux propriétaires de chiens et de chats qui voudraient vendre ou donner leurs animaux, chatons et chiots est entrée en vigueur au début de 2017. Reste à savoir si ces règles seront respectées, car ils sont très difficiles à appliquer et on continue à donner beaucoup de chatons gratuitement et sans identification via les réseaux sociaux et les sites Internet. Nous devons donc attendre pour voir à long terme ce qui se passera.
Où est le Lobby ?
Nous croyons que les résultats jusqu'à présent sont insuffisants et tout va beaucoup trop lentement. Parler de chiffres et de statistiques est facile. Mais derrière chaque euthanasie se cache un animal, un animal de compagnie, qui veut vivre. Nous sommes surpris qu'un puissant lobby, créé par les fondations/associations, n'existe pas encore en France pour bousculer les autorités à lutter contre ce problème de non respect de la vie animale. Si nous nous trompons à ce sujet, s'il vous plaît faites-le nous savoir.
Donc, aussi petite que soit l'association Nala, nous avons la ferme intention de garder cette question en tête de liste de l'agenda politique et de maintenir la pression sur les autorités et les grandes associations pour les pousser vers la seule solution viable, c’est-à-dire la stérilisation obligatoire des chats et des chiens en France.