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A l'attention de Monsieur Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation
Sujet: Bilan opération protection animale vacances (OPAV) 2016
Bournezeau, le 21 novembre 2017
Monsieur le Ministre,
Fin juillet le Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation a publié, à notre plus grande satisfaction, pour la deuxième année de suite les statistiques concernant le sort des animaux dans les fourrières et les refuges, dans le bilan des actions menées dans le cadre de l'opération protection animale vacances (OPAV) de 2016.
Nous notons, cependant, que le nombre d'établissements visités et le nombre d'animaux concernés diffèrent de manière significative de ceux inclus dans l'exercice de 2015. En outre, on ne sait pas si certains de ces établissements figurent dans les deux exercices ou s'il s’agit d’établissements différents. Si ce dernier est le cas, cela permet de faire une comparaison entre les méthodes de fonctionnement des fourrières qui figuraient dans le rapport 2015 et celles du rapport de 2016, car après une étude approfondie de ces rapports nous observons des différences significatives dans certains des pourcentages.
Nous nous étonnons que bien que le pourcentage global d'euthanasies pour les chiens dans les fourrières reste plus ou moins stable, le nombre d'euthanasies pour « autres motifs » a beaucoup augmenté (doublé de 1.6% à 3.4%). On se demande pourquoi, et en quoi consistent exactement ces motifs « autres »? Puisque l'euthanasie est considérée comme un dernier recours, nous estimons qu'il est essentiel que les inspecteurs vérifient les avis des vétérinaires, avis qui sont requis avant qu'un animal puisse être euthanasié. Si cela est fait, alors les données de ces avis pourraient démontrer une ou plusieurs causes susceptibles d’être éradiquées.
D'un autre côté, nous sommes heureux de voir que le nombre d'euthanasies de chats est significativement plus bas. Il serait peut-être utile que les inspecteurs demandent aux fourrières avec le plus faible pourcentage d'euthanasies ce qu’ils prennent comme mesures pour minimiser les euthanasies sanitaires, afin que des améliorations puissent être apportées dans les fourrières avec les taux les plus élevés. En outre, comme pour les chiens, il serait utile que les inspecteurs examinent l'avis des vétérinaires pour déterminer s'il existe des mesures préventives ou des changements dans les pratiques qui pourraient réduire le nombre d'euthanasies.
La situation dans les fourrières des DOM est très alarmante avec des pourcentages extrêmement élevés d'euthanasies pour « autres motifs » : 63,1% pour chiens et 90,3% pour chats. Il est essentiel de remédier à cette situation inacceptable.
La situation est encore plus alarmante dans les refuges des DOM. Il est clair que les refuges compris dans les enquêtes de 2015 diffèrent de ceux des enquêtes 2016. Les refuges inclus dans le rapport de 2016 sont nettement plus petits. Les trois qui sont mentionnés ont pris en charge seulement quelques 150 animaux, par rapport aux 1850 animaux pris en charge par les deux refuges qui figuraient dans le rapport de 2015. Les petits refuges avaient en moyenne un taux total d'euthanasies inférieur à 10% alors que les plus grands avaient un taux d'environ 80%. Il y a sûrement des leçons à tirer de ces grandes différences de gestion.
Nous souhaitons de nouveau souligner l'importance d'une vérification de l'avis vétérinaire, qui ne semble pas être considéré comme très important, du moins par la Direction Départementale de la Protection des Populations de la Vendée. Nous notons que dans leur inspection d'une grande fourrière en Vendée, ils ont remarqué qu'il n'y avait pas de motif donné pour un certain nombre de chats qui avaient été euthanasiés: ils en ont conclu qu'il s'agissait d'une "non-conformité mineure", comme si donner la mort à un animal est sans conséquence. Nous remettons en question cette classification et suggérons qu'elle devrait être, au contraire, considérée comme un cas de "non-conformité majeure". L’euthanasie n’est pas un acte anodin à prendre à la légère.
En conclusion, nous regrettons fortement la décision que le prochain exercice de collecte de statistiques sera le dernier: les principales fonctions des statistiques sont de repérer les zones d’ombres qui ont besoin d’amélioration et il est important de se modeler sur les établissements qui offrent le meilleur service. Cela ne sera plus possible s'il n'y a plus de statistiques. Nous vous exhortons donc à revenir sur votre décision de mettre fin à cet exercice que nous considérons comme essentiel pour continuer à améliorer le bien-être animal.
Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de notre très haute considération,
Marit de Haan
Présidente