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A l'attention de Monsieur Nicolas Hulot, MINISTRE D'ÉTAT, MINISTRE DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET SOLIDAIRE Adresse: 92055 Paris-La-Défense Cedex
Bournezeau, le 18 juillet 2017
Monsieur le Ministre,
Nous apprécions votre plan pour le climat, ainsi que la vidéo en anglais du Président Macron qui vise le Président Trump en disant : “Make our planet great again!” Pourtant, nous sommes déçus que vous ne mentionniez pas spécifiquement dans votre plan la nécessité de réduire la consommation de viande comme une action majeure pour freiner le réchauffement climatique.
Votre point :
Les pratiques de consommation alimentaire et leurs impacts sur les émissions de gaz à effet de serre
est à la fois trop compréhensif et trop flou pour retenir l’attention de la plupart des citoyens et réussir à changer les mentalités. Pourtant, c’est bien cela qu’il faut faire.
L’ancien Président des Etats-Unis, Barack Obama, a établi un précédent au mois de mai à Milan, lors du Sommet Mondial sur l'Alimentation, quand il a osé démontrer le lien incontestable entre l’agriculture animale et le changement climatique, par les mots suivants :
«Je pense qu’on comprend comme une évidence que des cheminées énormes dégagent des fumées toxiques qui polluent l’air que l’on respire. On perçoit donc facilement le lien entre la production d’énergie et l’idée des gaz à effet de serre. Ce qui est moins facile à comprendre, à moins d’être fermier, est l’impacte sur le climat du méthane émis par les élevages de vaches. »
Il a énoncé aux personnes présentes que les sociétés partout dans le monde devraient explorer des moyens de réduire la consommation de viande et trouver des méthodes plus efficaces de production de protéine. Il a aussi discuté de la nécessité d’informer les citoyens du fait que réduire leur consommation de chair aurait des bénéfices pour leur santé.
Nous sommes de l’avis que le gouvernement français doit regarder les choses en face et annoncer clairement que les méthodes actuelles d’agriculture et d’élevage contribuent largement au changement climatique et qu’il faut par étapes remplacer la production de viande par la production de protéine à base de plantes.
L’agriculture est devenue une industrie, loin de l’idylle de la nature. L’élevage intensif est une source majeure de gaz à effet de serre mais contribue aussi à polluer les cours d’eau et à encourager le développement de bactéries résistantes aux antibiotiques. Les monocultures privent le sol de micronutriments et nuisent à la biodiversité. Aussi, convertir des terrains vierges en champs cultivés a un effet délétère sur le climat.
(Voir la table 1, page 7 http://www.fao.org/docrep/018/i3437e/i3437e.pdf).
Si la consommation de produits d’origine animale continue comme projeté par l’Organisation de l’Alimentation et de l’Agriculture - 70% de plus en 2050 comparé à 2005 - il est clair que nous courrons vers un désastre environnemental. Déjà plus de 40% de la terre ferme de la planète est dédiée au pâturage ou à la production d’aliments pour les animaux d’élevage. On estime que la moitié des cultures mondiales et 30% des poissons pêchés sont utilisés pour nourrir les animaux d’élevage.
Changer ne sera pas facile. Des intérêts financiers investissent dans la publicité et le lobbying et ralentissent le progrès. Cependant, il incombe au gouvernement d’informer le peuple et de démarrer le changement, et ceci avec urgence – des gens souffrent et meurent prématurément à cause d’un régime alimentaire trop riche en produits d’origine animale et le coût de traiter des maladies imputables à cette mode de vie pèse lourd sur les systèmes de sécurité sociale.
Déjà, nous avons dépassé la limite de sécurité pour les gaz à effet de serre dans la biosphère. En mitiger les effets actuels coûtera moins cher que d’avoir à s’adapter à des changements encore plus déréglés à l’avenir.
Il est du devoir des gouvernements de l’UE, et celle de la France en tête, de regarder les choses à long terme et d’assurer aux citoyens de l’UE un avenir sûr et prospère. Les profits à court terme seront nocifs à l’environnement et à la santé des citoyens.
Puisque le Plan pour le Climat n'est pas une "fin en soi", nous vous prions de prendre en compte ce point important dans votre programme pour le climat dans les années qui viennent.
Pour plus d’informations nous aimerions vous référer au texte que nous avons envoyé à la Commission Européenne en réponse à leur consultation publique pour la PAC (politique agricole commune), publié en anglais sur notre site web. http://forestsfromfarms.org/CAP-Public-Consultation-EC-2017.php
Nous vous prions, Monsieur le Ministre de la Transition Écologique et Solidaire, d’accepter l’expression de notre plus haute considération,
Marit de Haan
pour les associations Nos Amis les Animaux et Forests from Farms