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Vénerie sous terre du blaireau en Vendée.
Voici l'avis défavorable des associations #Nala85480 et #ForestsFromFarms sur la période complémentaire de vénerie sous terre du blaireau en Vendée. http://www.vendee.gouv.fr/venerie-sous-terre-du-blaireau-a3256.html
Évidemment, la question primordiale à se poser est pourquoi il faut encore chasser les blaireaux en Vendée?
Dans la note de présentation du projet d'arrêté, on se base sur des observations en Vendée des années 2001 jusqu'à 2012. Ces données datent donc d'il y a 7 à 18 ans!
Les blaireaux en Vendée sont déjà abattus pendant 5 mois dans l’année (du 15 septembre au 15 janvier). Si l’on ne possède pas d’observations et de données plus récentes et plus concrètes, à notre avis la décision d'une période supplémentaire de 3 mois, qui résulte donc en une période de chasse de 8 mois au total, n'a pas de fondements scientifiques.
Le blaireau est un animal très discret et utile, qui sort la nuit pour se nourrir de vers de terre, d'insectes, de fruits ou de grenouilles. Il n'y a pas de surpopulation car tous les scientifiques qui ont travaillé sur le sujet ici en France s’accordent à estimer que les densités de population iraient de 0,1 à 4 ou 5 blaireaux par kilomètre carré. En Angleterre, elles peuvent atteindre 10 individus au kilomètre carré.
En ce qui concerne la transmission de la tuberculose bovine (qui au fait ne s’avère pas en Vendée http://www.gds85.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=398&Itemid=508 ) , il existe un autre moyen de contrôle, comme cela a été prouvé au Royaume Uni: la vaccination. Au pays de Galles, la vaccination du blaireau contre la tuberculose est réalisée avec succès. https://en.m.wikipedia.org/wiki/Badger_culling_in_the_United_Kingdom
En plus l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire alimentation, environnement, travail) vient de rendre son rapport sur le rôle des blaireaux dans la transmission de la tuberculose bovine, et sur les moyens de lutte. Les conclusions de cette expertise confirment qu’il est inutile d’abattre et de piéger des blaireaux dans les zones indemnes de tuberculose bovine, comme c'est le cas dans le département de la Vendée.
La recherche scientifique la plus récente (octobre 2019) en Angleterre démontre que tuer des blaireaux augmente la possible transmission de tuberculose au lieu de la limiter. Les blaireaux se déplacent plus loin pour prendre possession de territoires devenus disponibles. La vaccination est donc un moyen plus efficace que la tuerie et certainement que la vénerie sous terre! Lire plus: https://www.newscientist.com/article/2219063-real-time-badger-tracking-shows-culling-could-increase-spread-of-tb/#ixzz61rDWbbOt
En ce qui concerne les dégâts censés être causés par les blaireaux, le Conseil Scientifique du Patrimoine Naturel et de la Biodiversité, dans son avis publié lundi le 13 juin 2016, met sérieusement en question la pratique de l’abattage et les motifs invoqués pour le faire: «ni le risque d’infection tuberculeuse en France ni les dégâts qui seraient causés aux cultures ne justifient un abattage massif de blaireaux». https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/CSPNB%2020160601.pdf
La Vendée pourra suivre le bel exemple de madame Catherine Le Troquier, maire du village de Valaire dans le Loir-et-Cher, qui a interdit pour des raisons évidentes la pratique de la vénerie sous terre du blaireau sur tout le territoire de sa commune. C'est un signal fort que la vénerie sous terre ne doit plus se faire et n'est plus moralement acceptable dans notre société moderne où les animaux sauvages ont été prouvés d'être des animaux doués de sensibilité.
La vénerie sous terre est fondamentalement cruelle. Elle n'est déjà plus pratiquée, et est même illégale, dans de nombreux pays européens. L'animal n'a aucune chance. Les animaux sont énormément stressés. Même les petits et les jeunes sont tués, de sorte qu'ils n'ont jamais la chance de vivre leur vie. Aussi, pour les chiens de chasse, cette méthode n'est pas sans danger.
De plus, le blaireau est une espèce protégée sous la convention de Berne. Le blaireau est inscrit à l’annexe III de la Convention de Berne. Aux termes de l’article L. 424-10 du Code de l’environnement, « il est interdit de détruire (…) les portées ou petits de tous mammifères dont la chasse est autorisée » ; or, les jeunes blaireaux ne sont absolument pas sevrés et forcément ne sont pas émancipés au mois de juin.
Il est déjà protégé dans beaucoup de pays de l'Europe: en Belgique, en Angleterre, en Irlande, aux Pays-Bas, au Danemark, au Portugal, en Espagne, en Italie et en Grèce. La France devrait suivre leur exemple, au risque sinon d’être en contravention de la loi.
Les associations Nala 85480 et Forests From Farms s'opposent à cette manière de chasse et demande à sa place la vaccination, si besoin réellement est, des blaireaux en Vendée.
En conclusion, nous sommes de l'avis que la chasse en France devrait être carrément interdite pour la raison qu’elle fait plus de mal que de bien à l’écosystème et à l’environnement et qu’elle constitue un danger public qui va à l’encontre des droits de la majorité des Français, qui souhaitent jouir paisiblement de la nature et sont écœurés par la tuerie d’animaux sauvages.