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Bournezeau, le 10 avril 2023
Monsieur le préfet,
Les associations Nos Amis Les Animaux NALA 85480 (NALA 85480) et Forests From Farms donnent un avis défavorable à ce projet pour les raisons suivantes :
L’avis de la commission départementale de la chasse et de la faune sauvage réunie le 8 mars 2023, n'est pas disponible en ligne, ni consultable sur place de telle sorte qu'il est impossible pour le public de connaître l'état des effectifs visés par ce projet d'arrêté. Je me permets d'attirer votre attention au jugement du TA d'Orléans N° 1902761 du 23 mars 2022. Il nous semble que sans la présentation de ce document au public, l'arrêté ne sera pas valide.
Pour l'argument de la régulation on répète :
Les scientifiques ont prouvé que plus on chasse, plus les animaux se multiplient:
La chasse réduit d'une manière la taille de la population, mais la réduction entraîne une augmentation du taux de croissance de la population. Cette augmentation du taux de croissance est due à des taux de natalité plus élevés et à des taux de mortalité plus faibles à cause d'une diminution de la concurrence pour les ressources.
Selon Richter & Labisky, "Reproductive Dynamics and Disjunct White-tailed Deer Herds in Florida" la chasse est la seule raison pour l'augmentation à 38% de la naissance de jumeaux ou triplés parmi les faons dans les troupeaux chassés, tombant à 14 % dans les troupeaux non chassés.
Il a été démontré (voir les données ci-dessous du synthèse de la consultation publique en 2022 sur la saison de chasse 2022-2023 et du CR de l'AGGGV du 21 octobre 2022) que depuis "la chasse en Vendée" le nombre de chevreuils a augmenté au lieu de diminuer ou de s'équilibrer. On peut donc se poser sérieusement la question si la chasse est vraiment un moyen efficace pour "réguler une population". La chasse n'a apparemment d'autre but que de fournir du gibier aux chasseurs et aux résidents/agriculteurs le "faux" sentiment que "quelque chose" est en train d'être fait concernant le nombre de cervidés, tout en s'assurant que ce nombre se reconstituera d'ici la prochaine saison de chasse, à l'infini.
Une augmentation semble être le but de toute l'opération de la chasse.
Nous citons le CR de l'AGGGV du 21 octobre 2022:
"Privilégier le tir des jeunes : prélever 40% de jeunes de l’année, pour augmenter la population."
Source: le synthèse de la consultation publique en 2022 pour la saison de chasse 2022-2023
Source: CR de l'AGGGV du 21 octobre 2022
Pour l'argument du dégât causé par les chevreuils on répète:
- "Le chevreuil est une espèce qui commet peu de dégâts dans les cultures agricoles" page 123 du SDGC 2018 - 2024 et selon les comptes de la fédération départementale de chasse Vendée, les indemnisations des dégâts de grands gibiers ont diminué : de 169 624€ pour la saison 2018-2019, elles ont tombé à 92.035 pour la saison 2019-2020 (compte rendu de la CDCFS du 3 février 2021).
Dans ce même document, on peut conclure que les indemnisations des dégâts du chevreuil est même pas plus que 0,5 % des indeminisations totales (460 Euros par rapport à 92.035 Euros).
De plus, l’Association pour la Gestion du Grand Gibier en Vendée (AGGGV) dans son Compte rendu d’Assemblée Générale https://www.ancgg.org/AD85/documents/rubd4_12663.pdf de 2021 indique: "Les dégâts forestiers dus à l’espèce restent très faibles." et dans le CR du 21 octobre 2022 https://www.ancgg.org/AD85/documents/rubd4_13623.doc ils répètent que : "Ils (les dégâts) sont provoqués pour une grande majorité (93%) par le sanglier et un peu par le cerf et le chevreuil (respectivement 7 et 1%)..... Les dégâts forestiers dus à l’espèce restent très faibles."
Source: CR de l'AGGGV du 21 octobre 2022
Pour l'argument des accidents on répète:
En ce qui concerne les accidents sur la route on voit, selon le professeur allemand en écologie Prof. Josef Reichholf https://www.youtube.com/watch?v=v5bO3ijsM8w, que par peur des chasseurs, la pratique de la chasse oblige les cervidés de devenir plus actifs pendant la nuit qui en fait cause plus de risques de collisions entre animaux et voitures que quand ils peuvent avoir une activité journalière nomale pendant qu'il fait claire et on a vu qu'il y a moins de dégâts dans des forêts également pour cette raison-là. Les accidents sont donc la faute de l'activité de la chasse et non de l'activité naturelle des cervidés.
Traduit en français: L'activité diurne normale des cervidés réduit le broutage et les collisions dans la circulation.
Conclusion: par manque de documents publiés pendant la consultation publique afin de pouvoir établir un avis bien fondé et par manque d'arguments crédibles et scientifiques, nous nous opposons à ce projet d'arrêté pour tuer entre 10 et 180 cerfs, entre 1000 et 6000 chevreuils et un maximum de 200 daims pendant la saison de chasse de 2023/2024 en Vendée.
La chasse comme elle est pratiquée en France et donc aussi en Vendée n'est pas la solution pour une gestion de populations de cervidés, si toutefois on en aurait besoin. Dans ce cas, il faudrait chercher d'autres solutions comme la contraception.
Prendre un tel arrêté n'est donc pas nécessaire ni pour la régulation, ni pour les dégâts, ni pour les accidents routiers.
Il reste comme seul argument l'acceptation que les chasseurs puissent continuer à tuer pour leur plaisir. Une majorité des français (4 sur 5) n'est pas favorable à la chasse. Un passe-temps telle que la chasse fait plus de mal que de bien, si on inclus également tous les problèmes de sécurité, de nuisance pour le reste de la population vendéenne pendant les périodes de la chasse et la perturbation de la faune sauvage 10 mois de l'année de juin à mars!
Nous vous prions d'accepter, Monsieur le préfet, nos salutations distinguées.
